La Chine place 20 000 habitants en quarantaine forcée
La Chine a placé en quarantaine forcée 20.000 habitants de zones rurales du Hebei (Nord) dans un foyer de Covid-19, selon un média d'Etat, le pays annonçant vendredi, un nombre de nouveaux malades jamais vu depuis mars.
Le pays asiatique reste toutefois serein: il a largement enrayé l'épidémie depuis le printemps, grâce à des dépistages massifs, à des confinements, à la filtration des voyageurs provenant de l'étranger ou encore au suivi des déplacements.
Le ministère de la Santé a fait état vendredi de 144 nouveaux malades du Covid-19. Comparé à l'Europe ou aux Etats-Unis, le chiffre est extrêmement bas. Mais il n'était plus aussi élevé en Chine depuis le 2 mars 2020.
La plupart des nouveaux cas sont enregistrés dans le Hebei, la province qui entoure Pékin et où 22 millions de personnes sont déjà soumises à une forme ou à une autre de confinement.
Cette petite résurgence épidémique semble être le résultat d'une circulation du virus dans les zones rurales de certaines grandes villes, notamment de Shijiazhuang, le chef-lieu provincial et épicentre du nouveau foyer.
Plus de 20.000 habitants de villages situés aux alentours ont ainsi été placés depuis mercredi en quarantaine dans des hôtels, a indiqué la télévision publique CCTV.
"Il est naturel qu'ils soient anxieux et paniqués", a indiqué à la chaîne Liu Jinpei, une psychologue mobilisée dans l'opération. Les autorités ont par ailleurs mis en place un numéro de téléphone pour assurer un soutien psychologique.
La Chine tente d'éviter toute envolée des infections à l'approche des vacances du Nouvel an lunaire (11-17 février), qui voient chaque année des centaines de millions de Chinois prendre les transports pour rentrer dans leurs familles.
Le pays entend vacciner 50 millions de personnes de groupes à risque avant les fêtes.
Contrairement à de nombreux pays européens, la priorité n'est pas donnée à la vaccination des personnes âgées, mais surtout aux travailleurs en contact avec le public, comme par exemple les chauffeurs de bus ou les employés de magasins.
Des journalistes de l'AFP ont aperçu vendredi à Pékin des ouvriers du BTP en gilet fluorescent faire la queue pour se faire vacciner dans un bâtiment réquisitionné pour l'occasion. Le personnel peut y administrer 4.000 doses par jour.
Selon Xiao Zhifeng, le directeur adjoint des autorités sanitaires de l'arrondissement, la vaccination des groupes à risque sera terminée d'ici le Nouvel an lunaire (12 février) et sera ensuite étendue à l'ensemble de la population.
Le ministère chinois de la Santé avait fait état jeudi du premier mort du Covid-19 depuis près de huit mois dans le pays.
Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est arrivée le même jour dans la ville de Wuhan (centre de la Chine) la première à avoir été touchée par l'épidémie fin 2019, afin d'enquêter sur l'origine du nouveau coronavirus.